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— Certes, à vos pieds, bien installés tous deux, sous le grand arbre là-bas… Je marche trop vite, chéri ?…

— Un peu.

— Bien… Je ralentis… Pressez mon bras quand je ne vous conduirai pas à votre gré…

— Mathilde, dit encore Olivier, une fois confortablement assis sous les arbres, réfléchissez encore… vous allez faire une chose grave… irrémédiable… Je ne pourrai plus tard supporter l’ombre d’un regret sur votre figure… Quel remords me rongerait… me suivrait… jusque dans l’autre monde…

— Allons, allons ! Encore de la mélancolie ?… Voyez donc seulement ma joie. Fi donc ! Réfléchir ? Quand on est heureuse comme moi.

— Je me sens, moi aussi, sur le seuil de quelque beau Paradis… que je quitterai bientôt… heureusement pour vous !

— Voilà que vous redevenez méchant. Olivier.

— Non, vous savez bien que non, ma pauvre chérie. C’est un reste de cette honnêteté que vous avez si bien tuée.

— Continuez, continuez.

— Mathilde, vous faites de moi ce que vous voulez… Je n’ai jamais été, du reste, de taille à lutter avec vous… Intelligence, volonté,