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donc le souvenir de ma pauvre fiancée s’affaiblira-t-il ? Tout me la rappelle : un chant, un sourire,… un parfum ! »… Ayant pris sa potion, le jeune homme, lentement, monta à sa chambre. Il défit les ficelles du colis dont il avait parlé à la ménagère tout à l’heure. Il s’y trouvait, entre autres vêtements, deux robes de chambre luxueuses en soie assez lourde. Les tons étaient neutres, mais la coupe, parfaite, les rendait fort élégantes. Olivier en choisit une, la mit, puis se regarda avec attention dans la grande glace, qui occupait, le coin d’un pan, à droite, dans sa chambre. Il haussa les épaules. Quelle figure maigre, d’une pâleur saisissante lui renvoyait le miroir !… Il n’était vraiment plus que l’ombre de lui-même… Hé ! bien lui avait pris d’avoir demandé ce tissu épais, aux plis lourds. Cela dissimulait sa maigreur… Olivier se pencha de nouveau sur le colis et en retira une belle cordelière aux tresses larges, puis un mouchoir aux teintes assez claires. Il les ajouta à sa mise, et ainsi, termina, en souriant avec un peu d’amertume cette toilette improvisée… « Voici que je redeviens coquet, reprit-il… Quelle aberration !… Pour qui ? Pour quoi ?… Il n’y aura que les bons yeux de Michel tout à l’heure, pour apprécier tout cela… Je ne me guérirai donc jamais de ce goût du faste… Bah ! je puis sans danger pour le repos