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avait promis ? Elle se mit à prier avec ferveur, puis la fatigue la porta au sommeil. Elle s’étendit sur un banc, son chapelet à la main. Aussi bien, depuis une heure qu’elle était là, personne n’était entré dans l’église. Elle s’endormit bientôt d’un lourd sommeil.

Quand elle s’éveilla, il faisait nuit déjà. Elle se redressa. La pendule, non loin d’elle, sonna cinq heures. Tout aussitôt un bruit de clefs, des pas lourds et traînants résonnèrent. On allait fermer l’église. La pauvre petite, la cœur battant, les yeux agrandis par la crainte, se glissa au dehors sans avoir été aperçue. Elle contourna l’église, se mit à l’abri de la rafale, qui charriait la neige du côté opposé, puis examina les alentours. Que ferait-elle ? Le presbytère n’était pas très loin, ni non plus le manoir. On la recevrait dans l’un ou l’autre endroit. Qu’elle se sentait fatiguée et en même temps comme une pauvre petite chose traquée qu’on allait saisir, maltraiter puis enfermer toute seule… Un cachot, quel lieu terrible, sale, répugnant, sombre… il y aurait des rats… Horreur ! de gros rats… Mon Dieu !… Mais déjà, il venait ces rats, là-bas, là-bas, elle en voyait, près de cette roche grise… ils se garantissaient comme elle de l’orage… Josephte porta la main à sa tête… Des élancements la faisaient souffrir… puis tout à coup… tout tourna autour d’elle, et toujours là-bas, près de la roche grise, ce rat énorme qui ne bougeait