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ture, et tout en serrant Josephte contre lui, il murmurait à son oreille : « Va-t-en ! Dans deux heures, je vous rejoins. À l’église ! Attends moi ! » et les enfants se trouvèrent séparés, hélas ! Ils partirent chacun de son côté. Josephte avait pris place sur le siège de devant avec l’habitant qui cherchait à la consoler. La petite fille ne pleurait plus, mais suivait des yeux, avec angoisse, Michel que les soldats anglais amenaient au pas de course, après l’avoir chargé comme eux tous d’une poche de légumes.

— Petite fille, qu’est-ce qu’il a dit en t’embrassant, ton compagnon ? En a-t-il des yeux clairs et sans peur ? Et la bonne idée d’avoir parlé anglais, tout à coup ! Où a-t-il appris cette langue de charabia ? Mais dis-moi d’abord, son secret ?

— Il m’a dit, monsieur, d’aller l’attendre à l’église. Dans deux heures il y viendra ! Et s’il n’y venait pas ! Tiens, suis-moi plutôt chez des bonnes gens que je connais. Je guetterai Michel un bon quart d’heure avant de retourner à Saint-Charles, à l’endroit même où il nous a quittés.

— Merci, Monsieur. Mais je veux faire comme Michel a dit. Voulez-vous me descendre à l’église, s’il vous plaît ?

— À ton aise ! Mais tu ne vas pas l’attendre là jusqu’à la nuit, au moins ?

— Michel a dit deux heures seulement…