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— Michel, dit-il en le regardant attentivement, que comptes-tu faire une fois là-bas ?

— Je chercherai mon protecteur… S’il est parti, eh bien, je m’en irai le retrouver à Saint-Denis…

— Hum ! Tu ne t’y rendras pas aussi facilement que tu crois…

— Qu’importe ! Puis, s’il n’est pas parti, je me rends près de lui pour ne plus le quitter.

— Veut-il vraiment de toi, voyons, mon petit ?

— Il est si malade… Monsieur… il a besoin d’aide… Mais, nous voici… Oh ! regardez tous ces gens qui pleurent et rient… Mon Dieu ! le cœur me bat…

— Tonnerre ! à moi aussi, cria le docteur… Quelles scènes déchirantes… Cocher, arrêtez ici… Bon. Attendez-moi, encore. Je reviens dans peu d’instants.

Les grandes portes de la prison étant ouvertes, il devint facile au docteur et à Michel de pénétrer dans la cour intérieure. Des soldats en grand nombre s’y trouvaient. Ils causaient à voix basse entre eux. Près de l’entrée de la prison, des voitures stationnaient. De temps à autre, un groupe de parents et d’amis sortaient en hâte, accompagné de quelque prisonnier, dont la mine, misérable le plus souvent, aurait crevé le cœur, n’était l’extraordinaire éclat des