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— Où est votre voiture, monsieur ?

— De l’autre côté de la grange. Je ne voulais pas exciter par sa vue, tous ces soldats vilains et rageurs.

Michel regarda de l’autre côté du bâtiment, où une planche faisait une grande brèche et aperçut en effet une voiture. Elle était chargée de foin et de légumes. Ses yeux brillèrent.

— Monsieur, dit-il, c’est à vous toutes ces provisions ? Vous allez au marché ?

— Non, un régiment de soldats, à Saint-Hilaire, attend mon chargement. Je suis déjà en retard. Alors, mon petit homme, c’est décidé, tu manques cette chance de te rendre en peu de temps à quelques milles d’ici ?

— Non, monsieur, j’accepte, au contraire. Josephte et moi, nous allons nous cacher sous le tas de foin.

— Excellente idée ! Hé ! hé ! Ta petite cervelle, vaut mieux que la mienne, qui pèse lourd pourtant. Mais dépêchez-vous ! Et faites attention qu’on ne vous voie pas… Qu’est-ce que tu fais, là ?

— Josephte a faim, Monsieur. Il y a deux tartines encore. Je les lui donne.

— Et toi ?

— Oh ! monsieur, murmura Josephte indignée, si vous croyez que je ne partagerai par tout à l’heure avec lui.