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VII. — DEUX ÉVÉNEMENTS


EN montant le grand escalier qui conduisait au premier étage, chez les Perrault, Mathilde et les deux enfants étouffèrent leurs pas et gardèrent le silence. Tous écoutèrent un instant. Non, rien ne bougeait dans la maison, ni d’un côté, ni de l’autre. M. Perrault reposait enfin. Et, sans doute, Mélanie, son ouvrage terminé s’était enfermée pour la nuit. Mathilde voulut en avoir le cœur net. Faisant signe à Michel et à Josephte de se rendre dans leur chambre, elle prit un couloir à gauche du corridor et alla frapper à la porte du fond. « Entrez », répondit-on de l’intérieur. Mélanie, en robe de chambre rouge avec de larges fleurs jaunes, était à genoux près du lit et récitait son chapelet. Une chandelle de suif achevait de mourir dans un bougeoir d’étain et faisait danser de grandes ombres sur les murs garnis d’imageries naïves et pieuses. À la vue de la jeune fille, Mélanie se leva bien vite.

— Mademoiselle, vous voici enfin !

— Je suis inquiète. Comment va mon père ?

— Ça ne va pas beaucoup, à dire le vrai, Mademoiselle. Vers sept heures, je suis montée quatre à quatre vers sa chambre, d’où l’on sonnait