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Michel se décida à sonner. Josephte accourut, ouvrit, et avec un cri de joie se jeta au cou du petit garçon : « Madame, cousine Mathilde, c’est Michel, Michel ! » La vieille dame accourut et pressa le petit garçon tout contre elle. Son émotion était telle qu’elle ne put prononcer une parole. Elle attira l’enfant au salon. Mathilde n’avait pas bougé, toute pâle, toute saisie ; de grosses larmes glissaient en se pressant sur ses joues.

Michel se jeta à ses pieds. Il prit ses mains, les colla contre ses joues, murmurant tout bas et bien confus : « Pardon, oh ! pardon, ma princesse… je suis bien coupable envers vous… »

La jeune fille le releva, le fit asseoir près d’elle et domina le mieux qu’elle put son émotion.

— Oui, Michel, tu es coupable… Ton manque de confiance a fait un mal affreux à mon cœur… Qu’ai-je fait pour que tu aies craint à ce point de me faire connaître tes projets ?…

— Pardon, Mademoiselle, je ne sais pas comment je suis parfois… quand je veux surtout… et, tout le temps, pourtant, je pensais à vous, à votre chagrin… Que faire pour que vous me pardonniez… Oh ! que faire ?… Madame Deland, venez à mon secours…