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M. Perrault va me gronder, me frapper peut-être au retour. Je l’aurai mérité. Je ne me plaindrai pas. Et puis, si j’ai du mal, la pensée de M. Olivier me soutiendra…

Ma princesse, pardon, pardon, vous que j’aime tant ! Je vous demanderai pardon à genoux, au retour.

Votre peu obéissant MICHEL »


Pauvre Michel ! se dit la jeune fille, tout émue de ce cri d’affection et de reconnaissance. Puis, quel petit homme décidé, qui ne cède ni devant la peur, les coups, et même le chagrin qu’il peut causer… Que cet enfant a besoin d’un œil vigilant ! Que n’entreprendrait-il pas ? J’aurai tout à l’heure, avec Madame Deland, une longue conversation à son sujet… Ses mouvements d’indépendance, même pour le meilleur des motifs, commencent à m’inquiéter… puis, je ne veux pas qu’il revoit mon père, d’ici quelque temps. Ses colères sont terribles, je le sais. Le pauvre petit pourrait être blessé sérieusement s’il s’avisait de le frapper dans ces moments-là. D’ailleurs, la vie même de mon père serait en danger. Qu’il était rouge, violacé, tout à l’heure… Allons, j’entends Josephte qui revient. Préparons-nous toutes deux à filer chez Madame Deland… Oh ! j’allais oublier la lettre de mon aventureux et aimant petit garçon… Entre, ma petite Josephte, entre, viens mettre ton chapeau et ton manteau, ce que je fais moi-même en ce moment, n’est-ce pas ?