Elle poussa soudain un cri. Elle venait d’apercevoir une carte sur laquelle Michel avait tracé ces mots : « Pardonnez-moi, M. Perrault, mais cet après-midi, je dois m’absenter… Je rentrerai tard. Demain, je travaillerai plus fort pour cela. Votre petit serviteur. Michel »
La jeune fille avait lu d’un coup d’œil ces quelques mots, écrits en tremblant, on le voyait. Elle en resta atterrée. Que pensait Michel ? Agir ainsi avec son père, si autoritaire, si dur ! Et pourquoi ne pas s’être confié à elle…
— Eh bien, Mathilde, je vois que tu as pris connaissance du mot de notre petit Monsieur… Qu’en dis-tu ? Oh ! le gueux ! le misérable ! Il va payer cher son sang-gêne, son impudence, son effronterie. S’il ose reparaître demain devant moi, sans être appelé, je le plains…
— Calmez-vous, mon père. Je vous en prie. Cet enfant vous soigne avec beaucoup de dévouement… Il faut reconnaître au moins cela.
— Évidemment, tu te ranges de son côté !… Comment, ce mendiant mangerait mon pain, coucherait sous mon toit, bien au chaud, bien à l’aise, et ne ferait rien en retour…
— Sans doute, mon père, vous avez raison de penser ainsi. Mais c’est un enfant tout de même… et quel enfant un peu intelligent n’a pas quelque fugue sur la conscience…
— C’est ta faute, Mathilde, s’il me brave ain-