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avait tenue avec Michel le jour où elle répondait à Olivier avait été vite oubliée. Aussi bien, M. Perrault tomba malade, son état demanda des soins et de la vigilance. Il s’était enrhumé dangereusement un soir, et l’on dut craindre une congestion pulmonaire. Quel malade tyrannique ! Le pauvre petit Michel en savait plus que tout autre là-dessus. Mathilde l’encourageait par ses paroles chaque soir, dans sa chambre ; elle le consolait, le dorlotait un peu.

La convalescence vint au bout de sept longs jours. Un après-midi, la clochette de M. Perrault retentit avec force dans le corridor. Mélanie monta de la cuisine aussi vite qu’elle le put et courut au malade. Mathilde vint de son côté, car elle était à la maison et cousait activement des vêtements pour une vente de charité.

— Mon père, qu’y a-t-il ? demanda, un peu effrayée la jeune fille, en voyant la figure écarlate de son père.

— Ce que j’ai… rugit-il. D’abord, que Mélanie s’en retourne puisque tu es là.

— Merci, ma pauvre fille, d’être montée si vite auprès de mon père… Si j’ai besoin de vous, je vous rappellerai, fit Mathilde avec douceur.

— Bien, Mademoiselle… Vous êtes toujours bonne pour le pauvre monde, vous, Mademoiselle, acheva-t-elle tout bas en passant près de la jeune fille qui examinait les médicaments sur la table de son père.