Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un après-midi, chez les Perrault, on introduisit un visiteur aux cheveux blancs, à la prestance sévère, mais distinguée. Une exclamation de plaisir sortit des lèvres du malade en l’apercevant.

— Arnoldi ! Enfin ! fit M. Perrault, en se levant avec peine de son siège. Entre, cher docteur, entre. Installe-toi. Quel bon vent t’amène auprès de ton vieil ami malade ?

— Tu me pardonneras, d’abord, Octave, de venir de si bonne heure. Il n’est pas encore deux heures.

— Un médecin est au-dessus de toutes convenances, n’est-ce pas ? Le devoir professionnel absout tout.

— Évidemment. Mais ce n’est pas en cette qualité que je viens te voir, Octave.

— Je l’espère bien. La tyrannie de mon médecin de famille est déjà insupportable. Alors, qu’y a-t-il ?

— Du nouveau autour des prisonniers. Tu as un jeune parent parmi eux ?

— Olivier Précourt, oui. Une tête chaude, qui a sacrifié sa fortune, un bel avenir, tout… à des idées patriotiques insensées…