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embrasser Josephte, puis nous reviendrons ici… Mon père a pris ses décisions, il me faudra bien prendre les miennes aussi.

Et ce fut ainsi que Michel dut mener double vie. Maltraité, humilié dans la chambre de M. Perrault, il redevenait, dès qu’il en sortait, un enfant aimé et tendrement protégé. Durant la matinée, de huit à dix heures, il s’enfermait avec ses livres pour étudier. Dans l’après-midi, de quatre à six, il se rendait au séminaire de Saint-Sulpice, où un vieux prêtre, très savant, lui faisait la classe, à la demande de Mathilde. Oh ! la jeune fille n’avait pas pris ces dispositions, qui contrecarraient les plans de son père, sans avoir demandé conseil… Puis, il fallait en tout cela ne point fausser le cœur de Michel, concilier en son esprit le respect dû aux parents avec les saines et nobles prescriptions de la charité envers autrui. Mathilde avait donc dit à Michel, le lendemain de la scène terrible avec son père : « Mon bon petit, comprends bien ce que je vais de nouveau te dire, t’expliquer. Mon père veut faire de toi un serviteur en sa maison. Tu le seras. Mais en sa présence et dans sa chambre seulement. Hors de celle-ci, tu seras sous mes ordres, qui seront ceux d’Olivier, car il a sur toi des droits supérieurs et antérieurs à ceux de mon père. Et les ordres de mon cher Olivier sont formels, tu le sais. Veiller à ton