la voix de Marie, qui surgissait, habillée d’une élégante robe de cachemire blanc.
— À ce temps-ci de l’année, Marie ? dit la grand’mère, qui avait sursauté à la vue de la jeune fille.
— Les Debartzch s’y rendent. D’autres aussi. Nous aurons bien quelques sauteries, en plus de stations intéressantes dans les magasins. Vous ne vous ennuierez pas, grand mère ? Josephte ne retourne pas au couvent, cette année, elle vous tiendra compagnie.
— Comme tu deviens mondaine, Marie ? Si tu pouvais l’être un peu moins, et Olivier un peu plus… dit encore la grand’mère, avec tristesse.
— Allons, chère, bien chère grand’mère, dit Olivier en riant, votre goût de l’équilibre ne vous abandonne jamais. Mais si je consens à accompagner parfois Marie dans le monde, à sacrifier à ses goûts frivoles…
— Tut, tut, tut, mon frère, dis donc franchement que tu accepteras de substituer parfois à l’amour de la politique, la politique de l’amour… Et tu feras bien.
— Une insinuation ? Encore, Marie ?
— Écoute, Olivier, tu es de bonne humeur, tu ne refuses pas de me conduire à Montréal, je puis bien te faire une confidence, en retour. Il s’agit de Mathilde, je te l’ai déjà dit.