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— Je suis à votre disposition, Madame.

— Soyez chez moi dans une heure au plus tard. Nous danserons. Vous devez être saturé de politique… On me dit que le Dr  Nelson n’a pas ménagé ses ennemis ?

— Nos ennemis aussi à nous, Madame, ne trouvez-vous pas ? répliqua vivement Olivier, un éclair dans les yeux.

— Si vous voulez, nos ennemis, reprit en riant Madame de Saint-Ours, mais de grâce, ne me faites pas de tels yeux… Oh ! dites donc, c’est votre petite sœur que j’aperçois là-bas.

— Oui, Josephte m’a supplié de l’amener à Saint-Ours ?

— Elle aime déjà la politique ? dit d’un ton taquin Madame de Saint-Ours.

— Vous êtes aussi moqueuse que charmante, Madame, dit Olivier Précourt, qui s’inclina, puis appela Josephte.

Marie Précourt prit la parole. Elle expliqua à ses amies que la petite sœur avait besoin d’air et que cette longue promenade à Saint-Ours et dans les environs de Sorel était arrivée tout à fait à point. Josephte dut monter dans la voiture, recevoir des caresses de tout le monde puis redescendre timidement prendre place auprès d’Olivier.

— Et ce petit homme, là-bas ? demanda tout à coup Madame de Saint-Ours. C’est un de vos parents ?

— Pas du tout, Madame, répondit avec une certaine hauteur Marie Précourt.