Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mélancolique du soir, marchait lentement, en silence, les yeux au loin. Le babil naïf de ses petits compagnons n’atteignait pas son esprit, sinon ses oreilles. Il rêvait…

Tout à coup Josephte saisit sa main.

Olivier, regarde, la voiture de Madame de Saint-Ours qui approche.

— Rangeons-nous à droite. Vite ! Mais quel air piteux, Josephte ? dit le grand frère en souriant.

— Olivier, tu sais bien que Marie sera là et qu’elle m’apercevra avec Michel…

— Mais je l’espère bien.

— Elle sera mécontente, et demain, tu verras, tu verras, Olivier…

— Je ne verrai rien du tout. Laisse-moi débrouiller tout cela, petite.

Une large voiture découverte traînée par deux chevaux blancs venait en effet sur la route. Cinq jeunes femmes remplissaient l’intérieur. On parlait et on riait gaiement. On aperçut Olivier alors qu’on le dépassait. Madame de Saint-Ours donna l’ordre au cocher d’arrêter. Olivier Précourt dut s’exécuter, revenir sur ses pas et se rapprocher, chapeau bas, des promeneuses. Il souffla à Michel et à Josephte au passage : « Demeurez ici. S’il y a lieu, je vous appellerai. »