Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Elle appartenait à une bonne famille, mais nous étions si pauvres qu’il fallait nous cacher pour ne faire honte à personne… C’était une Des Rivières, je crois, monsieur Olivier.

— Une Des Rivières ! Mais j’ai un ami de ce nom à Montréal.

— Oh ! ne lui dites rien, monsieur, de grâce.

— Pourquoi ?

— Non, non, maman m’a appris que des parents pauvres, c’était encombrant, gênant…

— Elle était très fière, ta maman, Michel ?

— Elle avait toutes les qualités, monsieur. Si vous le voulez, je vous montrerai quelques souvenirs qu’elle m’a laissés. Une lettre, surtout…

— Michel, tu me feras tout voir à moi aussi ? demanda la petite fille.

— Oui, Josephte.

— Sortons, maintenant, mes enfants. Il est huit heures moins un quart… Prenez les devants. Je vais régler la consommation.

Qu’il faisait beau, quoiqu’un peu froid, sur la grande route, où les lueurs du couchant enveloppaient toutes choses de paix. Tout poussait bien dans les jardins et les champs ensemencés avec soin ! De temps à autre, apparaissait un verger rempli de pommiers en fleurs. Un parfum délicat s’en échappait. Les oiseaux, bien à l’abri sous les branches, faisaient entendre leurs derniers chants. De nombreux grillons criaient sous l’herbe que l’on effleurait. Olivier Précourt, sensible à la grâce