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— Tiens ! Je vois Michel. Est-ce lui ? Il est un peu jeune ton protecteur… Viens ici, Michel. Ainsi, c’est toi qui encourages les fantaisies de Josephte…

— Mais non, mais non, Olivier… Tu n’y es pas du tout. Michel, au contraire ne voulait ni me parler, ni même me regarder parce que… Et Josephte s’interrompit, toute rougissante.

— Parce que ? fit Olivier, avec un peu d’impatience. Ses amis s’éloignaient et il eût désiré les suivre. Au passage, Marchesseault lui avait crié : « Rejoins-nous, chez le Dr Dorion. Nelson et Duvert y viennent tout à l’heure. »

Alors, Josephte, vivement monta sur un banc qu’on avait adossé pour la circonstance, au mur d’une maison, et ainsi grandie, à portée de l’oreille de son frère, elle lui souffla à mots plaintifs et tout d’un trait :

— « Oh ! Olivier, ne me refuse pas, conduis-moi avec Michel que tu vas inviter, chez la bonne Mme Coderre, la tante de ton ami François. Elle aime tant grand’mère, qu’elle m’aime aussi, à cause de cela. Elle nous donnera du lait à Michel et à moi, car nous avons bien faim… puis quand nous serons sur la belle galerie, et tout seuls tous les trois, tu écouteras ce que nous avons à te dire, Michel et moi. C’est sérieux, tu sais.