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de traverse, et surtout la grande route. Josephte montra de l’inquiétude. Michel ne demeurait plus sans cesse non loin de lui. Les remous de la foule l’obligeaient de reculer ou de biaiser. Elle le perdait de vue. Qu’importe ! L’adroit garçonnet filait vivement à travers tous les groupes, et assez tôt pour ne pas voir la figure de Josephte s’alarmer par trop à son sujet. On aperçut enfin le terrain, qui avoisinait l’église et où s’élevait l’estrade. La place se vidait lorsque les enfants s’en approchèrent. Ils s’arrêtèrent, demeurant à distance l’un de l’autre, mais attentifs à bien voir chaque groupe et, dans chaque groupe, chaque personnage. À la vue de l’avant-dernier de ces groupes, Josephte se retourna, joyeuse, vers son compagnon. Elle venait d’apercevoir Olivier, qui marchait près de M. Marchesseault, de Saint-Charles, du Dr Dorion et de François Coderre, de Saint-Ours.

Olivier Précourt avait aperçu, lui aussi, presque au même moment, la petite figure anxieuse de sa petite sœur. Il s’excusa auprès de ses compagnons, et vivement s’approcha d’elle.

— Qu’est-ce qu’il y a Josephte ? Tu m’avais promis de ne quitter ni Alec, ni la voiture.

— Olivier, regarde un peu plus loin, qui me protège au lieu d’Alec. C’est aussi sûr, va.

Le jeune homme fixa les yeux sur les passants ici et là.

— Non, non, en arrière de moi, pas très loin…