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chissait. Elle s’assit près de lui.

— Michel, dit-elle doucement, en posant la main sur la tête du garçonnet, vois, Michel, je te rends ton sac… Je ne veux pas que tu pleures… Je t’aime toujours, moi.

— Je ne pleure pas… Oh ! non, fit Michel en relevant la tête. Je suis un homme, comme dit le docteur Duvert. Mais je ne sais plus que faire… je ne sais plus que dire…

— Pourquoi ? Mais pourquoi ? fit Josephte.

— Eh bien ! voilà, expliqua enfin l’enfant d’une voix ferme. Je ne dois plus jamais vous parler, petite fille, parce que le grand frère Olivier, qui a l’air bien bon pourtant, ne le veut pas.

— Qu’est-ce que tu dis ? cria la petite fille abasourdi. Olivier ne veut pas que tu me parles… Répète-le encore ?

— Tu as très bien compris, alors…

— Mais c’est Marie qui a été désagréable, l’autre jour, tu le sais bien… Je ne comprends pas que tu parles d’Olivier.

— Je ne me serais pas occupé de ta grande sœur, vois-tu, et du moment que je n’aurais pas été dans ton beau jardin, je t’aurais répondu, si tu m’avais parlé,…ailleurs que là, par exemple…

— Olivier a défendu de me parler ? Quand cela, Michel ? Avant-hier encore, il a dit que