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maison. Une petite fille de huit ans en sortait vivement. Elle se rendit à la niche du chien, un beau Saint-Bernard, et en détacha l’animal, qui exécuta en signe de reconnaissance des bonds vraiment prodigieux. « Je t’en prie, César, saute un peu moins haut », jeta en riant la fillette, qui essayait, mais en vain, de rivaliser avec le dogue. Blonde, longue et mince, elle possédait de grands yeux gris d’une rare douceur. Ses cheveux bouclés donnaient une grâce vive à sa physionomie, qui semblait au premier abord assez apathique. Une robe de laine blanche en étoffe du pays était serrée à la taille par un ceinturon bleu. Un chaperon de laine blanche couvrait aussi les cheveux.

La petite fille, qui continuait à imiter les bonds désordonnés de son compagnon et courait à travers les allées du jardin, vit tout à coup l’animal se diriger en aboyant de façon formidable du côté de la route. Une voiture dite à planches approchait. L’on entendait chanter le conducteur. Il interrompit bientôt un refrain populaire et lança à tue-tête à un petit garçon de dix ans assis près de lui : « Tiens, mon homme, attention, je vais te descendre. La voici la maison de notre vieille dame Précourt. »