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sur le Dr Nelson…

— Que dis-tu ? Pourquoi ? Que projettes-tu encore ?

— Ne vous agitez pas. Vous saurez tout à l’heure pourquoi je parle ainsi.

Le Dr Séraphin Cherrier était un agréable vieillard de soixante-quinze ans. Il avait encore la démarche souple. Ses yeux noirs étaient pénétrants, son regard vif, enflammé dès qu’on touchait certains sujets. C’est qu’il n’assistait pas en spectateur indifférent aux événements dramatiques de son temps. La politique n’avait pas de secret pour cet ancien député du comté de Richelieu, qui avait combattu le bon combat, aux côtés des patriotes canadiens de son temps. Ne comptait-il pas maintenant dans sa descendance des neveux célèbres, que les malheurs des temps trouvaient, comme lui autrefois, debout, vigilants, d’une activité redoutable, soit au parlement, soit à la tribune populaire. L’un d’eux, c’est l’hon. Louis-Joseph Papineau, fils de sa sœur Rosalie, décédée celle-ci, il y avait cinq ans déjà, hélas ! Un autre c’était l’évêque de Montréal, Mgr Jean-Jacques Lartigue. Le troisième, Denis-Benjamin Viger, était vraiment l’un des avocats les plus réputés de la grande ville.

Le vieillard se montrait fier de ces neveux, et un moyen très sûr d’arriver à ses fins auprès de lui, c’était de parler de l’un ou de l’autre de ses parents, tout particulièrement de ce