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viendraient ensemble à Saint-Denis, le sept novembre au soir.

Tout étant ainsi convenu, Michel prêt à partir le lendemain et dormant déjà à poings fermés près de lui, Olivier s’était mis à écrire les quelques lignes qui suivent :


« Ma douce et très aimée Mathilde,


Je me sens un peu troublé depuis quelques jours. On dirait qu’un cercle d’ombres mauvaises m’enserrent, m’étouffent. Je cherche ma voie. Je suis pressé intérieurement de faire quelque geste suprême. Mais lequel ? Si je vous avais près de moi, votre affection, jointe à cette intuition féminine que vous avez mise si souvent à mon service, agirait à la façon d’une lumière au milieu des ténèbres. Je pense également que, si ma grand’mère n’était pas aussi gravement atteinte, elle trouverait elle aussi, pour me venir en aide, quelque solution de clarté et d’apaisement. Mais voilà, les deux êtres d’élite que j’aime par-dessus tout au monde me manquent en ce moment. Oh ! mon énergie ne faiblit pas, Mathilde, ne vous effrayez pas. Mais je vous le répète, je me sens depuis quelque temps la proie de puissances intérieures qui gardent bien un lourd secret, tragique.