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leur glas autour de son cœur ? Et à Saint-Denis comme à Montréal ? Car il n’entendait plus parler de Mathilde depuis quelques semaines. Sans doute, il fallait tenir compte de la vie agitée et même tumultueuse que menaient ses amis à Montréal. Tous membres ardents de l’association des Fils de la Liberté, ils n’entretenaient Olivier, dans leurs lettres, que de leurs gestes quotidiens, militaires ou civils, qui préoccupaient beaucoup les autorités anglaises, « et même, ajoutaient-ils, empêchaient de dormir la plupart des familles des tories et des bureaucrates. »

Le cinq novembre au matin, un dimanche, Olivier causait sur la véranda de la maison avec sa grand’mère. Il l’avait forcée à venir prendre un peu d’air et marcher au dehors, bien enveloppée dans une pelisse. Il voyait, non loin, Michel aider à Alec, qui sellait son cheval, car le jeune homme voulait se rendre à Saint-Charles le plus tôt possible. Un peu plus loin, Josephte suivait comme à l’ordinaire Sophie, occupée à préparer un excellent dîner. Quel cadre de paix inaccoutumée environnait en ce moment la vieille maison ! Même