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hochaient-elles la tête avec inquiétude, en redoutant de soulever ainsi le sentiment populaire, que l’on enflammerait peut-être dans un sens imprévu, une fois l’atmosphère hostile créée. L’expérience était faite, hélas ! de cette docilité de la masse entraînée soudainement vers un but insoupçonné et d’une violence extrême.

Olivier Précourt entendait des doléances de ce genre presque chaque jour, chez lui. Le Dr  Cherrier et le curé de Saint-Denis ne causaient que trop volontiers avec sa grand’mère de la tournure alarmante que prenaient les événements. La surexcitation de tous les esprits autour d’eux les impressionnait fortement. « Il n’était point jusqu’aux enfants, petits garçons et petites filles, qui ne serrassent les poings et ne fissent les plus batailleuses promesses, si Messieurs les gouvernants ne voulaient pas se montrer plus conciliants », narrait le Curé.

Olivier se montra patient durant ces conversations. Et cela, malgré les allusions fréquentes à son attitude trop combative, et, surtout, sans le moindre mouvement conciliateur. Hélas ! lui était-il possible de se montrer autre, lorsque, considérant la grand’mère qu’il adorait, il la voyait changer chaque jour davantage, devenir pâle et si faible qu’elle semblait parfois