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— Elle part pour Burlington, dans le Vermont, et veut s’installer pour l’hiver chez des cousins de sa mère. Tu sais qu’ils l’invitent depuis longtemps.

— Où est Marie ? Je ne l’ai pas aperçue ce soir.

— Chez les Debartzch.

— Encore ?

— Comme cela semble te déplaire !

— Écoutez, grand’mère, vous savez que M. Debartzch n’est plus beaucoup avec nous… Alors, ma situation devient délicate vis-à-vis de ces grands amis de ma sœur et mes amis. On me raille d’y aller souvent, ne fût-ce que pour y conduire courtoisement ma sœur…

— Eh bien ! tu n’auras plus à supporter ce contretemps puisque ta sœur s’apprête à nous quitter, dans une semaine tout au plus.

— Si tôt !

— Oui. Mais il y a autre chose : Marie veut amener Josephte. Elle la trouve nerveuse, surexcitée. Avec ses petites amies du village, elles ne parlent que trop, paraît-il, de batailles, de héros… Elle n’a plus, en un mot, dans l’esprit, que l’idée des patriotes et de leurs allures de braves sans exemple.

— Ma sœur a dû bien pincer les lèvres en prononçant ce mot qu’elle exècre : patriotes, murmura Olivier, les sourcils froncés, le regard sombre.