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sentimentalité quelconque dans ses avis. Avoue-le.

— C’est un saint prêtre, Olivier. Son énergie est peu commune.

— Évidemment. Rien ne le ferait trembler. Au lieu que toi c’est en tremblant peut-être qu’on te verrait dans la mêlée, mais tu y viendrais tout de même, par affection pour nous.

— Notre curé possède un esprit pondéré. Il voit loin. Et quelle probité !

— Je ne nie rien, voyons. Je connais sa rigoureuse droiture. Depuis trois ans qu’il est parmi nous, il m’est arrivé souvent de causer avec lui. Ma grand’mère l’estime. Elle a espéré durant quelque temps que sa fermeté pourrait rétablir l’équilibre dans mon esprit très entier. Quel piteux élève M. le curé a trouvé en moi ! Je n’aurai jamais cet esprit conciliateur qu’il me prêche.

— Je n’en doute pas, avec ta manie de dégainer au premier mot un peu vif… Tu ne changeras donc jamais, mon cher Précourt ?

— Pourquoi ? Ce sont les événements qui devraient changer, non pas moi. Pour le moment, je me trouve supérieur à eux, dit Olivier