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« Hé ! celui-ci, on ne peut lui reprocher ni d’être trop jeune, ni sans bravoure, n’est-ce pas M. Olivier ?

— En effet, capitaine. Mais pourquoi reprocher aux jeunes de ressentir vivement une injure ? D’en mesurer très bien la portée ? Lorsqu’il s’agit de la patrie, vieux ou jeunes frémissent de la même façon, je vous assure.

— Mais j’en suis convaincu pour ma part, M. Olivier. Seulement, lorsque je vois un homme de mon âge se camper aussi fièrement en face d’une situation lamentable, je m’en réjouis jusqu’aux larmes. La générosité, l’abnégation, le désintéressement, qualités plus faciles aux jeunes qu’aux hommes mûrs, allez, mon ami. Que voulez-vous, la vie enfume un peu tous les bons élans… Mais vous avez l’air inquiet, M. Olivier ? Qu’y a-t-il ?

— Je me rends auprès de ma grand’mère, dont les crises cardiaques se rapprochent de plus en plus.

— Cette pauvre Mme Précourt ! Espérons qu’elle s’en sauvera comme d’habitude, cette fois.

— Merci. J’en accepte l’augure. Arriverons-nous tard ce soir ?

— Nous serons en avance, au contraire. La journée se montre belle.