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sans y mettre cette passion qui te porte à parler avec trop de véhémence, ici et là, aux côtés de MM. Rodier et Perrault. Sois amoureux, cela aussi c’est dans l’ordre, mais sans rien exiger d’un cœur de jeune fille prêt à se donner, à se dévouer surtout jusqu’aux plus pénibles sacrifices.

« Pardonne-moi de prêcher, mon grand. Parlons maintenant d’autre chose. Je suis très contente que tu te sois chargé de l’avenir de Michel, ce petit protégé de l’abbé Chartier, de Saint-Benoît. Tu accomplis ce que ta grand’mère aurait voulu faire. Et c’est bien ce que j’ai écrit à M. le curé de Saint-Benoît tout à l’heure. Va-t-il en être heureux ! Notre petite Josephte a battu des mains à la nouvelle de tes projets charitables, malgré les mots dédaigneux de sa sœur… moins enthousiaste ! La pauvre Marie possède un orgueil de caste qui ne s’améliore guère. Elle projette un voyage aux États-Unis, cet automne. Je ne m’y opposerai point. Il règne ici une telle effervescence qu’il pourrait bien surgir quelques ennuis graves pour nous… Tu sais qu’elle n’est guère patriote.

« Josephte t’envoie un mot d’affection. Elle n’oublie pas le petit Michel qui vous plaît tant à tous deux que je suis bien obligée de faire