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salon, et très souvent, un officier anglais, qui ne lui plaît pas, et, très rarement, un cousin qu’elle aime… Oh ! c’est plus que visible : Olivier est l’homme de son cœur. Je les ai accompagnés dans de petites promenades sentimentales et clandestines assez souvent pour en juger. Même, je soupçonne certaines choses… Il y a, figurez-vous, à l’annulaire de Mathilde un anneau d’or que j’ai vu souvent au doigt d’Olivier. Je n’ai rien demandé. À quoi bon ? Mon cher frère ne me répondrait pas, et Mathilde de façon si vague… Puis, qu’est-ce que mes paroles de blâme pourraient bien leur faire ? Car je les blâme, grand’mère. Le moment est mal choisi d’engager sa parole, surtout pour Olivier, qui se compromet de plus en plus aux yeux du cousin Octave, en ne recherchant que la compagnie des patriotes les plus avancés : Charles-Ovide Perrault, Robert Nelson, Rodolphe Desrivières, le Dr  Gauvin et combien d’autres encore… Oh ! je sais, moi, que ce n’est pas leur influence qui rend Olivier extrémiste en politique, car il pourrait leur en remontrer là-dessus, n’est-ce pas ? D’ailleurs, ils sont tous d’extraordinaires amoureux, malgré cela, ces patriotes. Avec eux, la politique et l’amour marchent de front : Louis Perrault se marie avec Marguerite Roy, le 15 août prochain ; Ovide, son frère, se marie lui aussi dans quinze jours, avec Mathilde Roy,