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— Eh ! oui, confiait-il à son voisin, assez haut pour qu’Olivier l’entende, c’est un riche prétendant que le capitaine Herbert Walker. Je crois qu’il ne déplaît pas à Mathilde. À moi, il plaît énormément en tout cas.

— Tout de même, Octave, reprenait son ami, je ne te comprends pas. Il me semble que toute ta parenté va protester et voir d’un mauvais œil ce capitaine saxon enlevant une de nos plus jolies filles, à la barbe même de nos jeunes Canadiens… Qu’en dites-vous, Monsieur Olivier ? Il me semble vous avoir vu rôder déjà autour de cette belle fleur ?

— Nos pauvres habits noirs, ou d’étoffe du pays, sont bien vite vaincus auprès des uniformes écarlates et galonnés, Monsieur, répartit Olivier.

Il avait vu se froncer les sourcils de M. Perrault aux paroles de blâme de son vieil ami. Olivier se leva. « Il voulait, expliqua-t-il, saluer sa cousine. Mathilde, avant de s’esquiver sans bruit. » À ces mots le front de M. Perrault se rasséréna.

— Je vais avec vous, Olivier, fit-il. Et il prit le bras du jeune homme.

— Bonsoir, ma cousine, fit Olivier en se penchant, avec une certaine raideur, sur la main de la jeune fille. Son émotion accentuait son attitude gourmée.