Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dide matin de mai. En apercevant le jeune homme, la figure de l’homme d’État se détendit, ses yeux bruns, très doux, eurent un sourire. Il tendit la main.

— Monsieur Précourt ? Vous venez du village de Saint-Denis, n’est-ce pas ?

— Oui, Maître, répondit Olivier.

— Prenez un siège. Je devine que notre ami Nelson ronge son frein là-bas. Tout va si peu au gré de patriotes enflammés et enflammables comme lui.

— Nous ne pouvons l’en blâmer.

— Sans doute, mon jeune ami. Mais, voyez-vous, les hommes de loi argumentent plus longtemps, plus froidement, que ne le savent faire les chirurgiens qui songent aussitôt au bistouri… Alors, que me veut le Dr Nelson ?

— Si vous voulez bien lire ce mémoire, d’abord, puis la copie du procès-verbal de l’assemblée de Saint-Ours, qui eut lieu dimanche dernier, le 7.

— Vraiment ? J’aurais le récit d’une telle primeur ? Vous y étiez à cette assemblée, monsieur ?

— Au premier rang.