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tient plus que des sauvages endormis et ronflants à qui mieux mieux.

Vite, les Français s’employèrent aux derniers soins pour mieux dépister les sauvages à leur réveil. Les portes, donnant accès à la cour intérieure, furent verrouillées, enchaînées. Par une meurtrière, tout près, apercevant la corde fixée à une cloche qui servait à appeler la sentinelle, l’on y attacha, au lieu de la cloche, le seul porc survivant. De la sorte, lorsque les sauvages tireraient la corde, l’animal, en se remuant, s’agiterait, grognerait de façon à faire croire à la présence de la sentinelle. Puis, l’on fit des mannequins : on les habilla de vieux uniformes ; ils apparurent casqués, bottés, le mousquet sur l’épaule. On plaça ces sentinelles en différents endroits à l’intérieur du fort. Enfin, quelques chiens furent enchaînés, des volailles qui caquetaient furent abandonnées, tout cela afin que les bruits accoutumés ne cessent pas de retentir aux oreilles des sauvages.

Charlot, Radisson, quelques soldats, s’arrêtèrent un moment, avant de rejoindre leurs compagnons, devant ces guerriers redoutables, devenus de misérables loques humaines sans aucune force de résistance, sous l’empire d’un sommeil de mort. Soudain, Charlot et Radisson échangèrent un regard d’intelligence et tout aussitôt parlèrent de représailles. Le moment était propice. Sacrifier ces Iroquois coupables