Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.

aucun bagage de ce genre. Les traînes, depuis longtemps, avaient été sacrifiées pour faire, au passage, un bon feu, car le froid avait été vif durant deux jours et deux nuits.

L’hésitation de Charlot fut courte. En quelques mots, il eut expliqué au sauvage son intention de fabriquer sur place une traîne d’occasion, d’y placer l’orignal, que chacun remorquerait à tour de rôle. Cet animal allait leur servir d’entrée au camp des Iroquois. Tandis qu’ils offriraient ce régal, autour duquel les sauvages se grouperaient aussitôt, tous deux — le Huron et lui –, se glisseraient en hâte vers le fort. On approchait d’ailleurs du terme du voyage. Une autre journée, une nouvelle nuit où l’on se reposerait à peine, et l’établissement français d’Onnontagué, sur les bords du lac Ganentaha, serait en vue.

L’on arriva au temps prévu à destination. Charlot vit avec surprise, en face du fort, qui s’élevait avec avantage au-dessus de la colline, un campement considérable d’Agniers. Ses yeux se durcirent, ses poings se serrèrent.