Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

geste est sublime, Mesdames. S’il n’obtient, en ce moment, aucun résultat, ce que je crains, Dieu ne pourra que bénir une démarche presque au-dessus des forces humaines. »

Dix longs jours de deuil passèrent sur Ville-Marie. Chaque soir, les soldats vigilants signalaient la présence d’Iroquois dans la forêt. Quatre jours après le meurtre de la Pointe de Saint-Charles, on vit même entrer volontairement au Fort, au vu et au su de tout le monde, trois sauvages d’Onneyout. Ils demandèrent à parler à M. de Maisonneuve. Celui-ci n’hésita pas à les accueillir. Mais il mit en son attitude beaucoup de réserve, de la froideur, de la circonspection. Il examinait de son œil pénétrant la physionomie des barbares qui venaient, disaient-ils, « protester de l’innocence des Onneyouts au sujet du meurtre récent et en plus témoigner de leur affliction pour le crime atroce qui avait été commis ». Puis, l’un d’eux offrit sept présents, composés de neuf colliers de porcelaine.

« Sagamo, grand sagamo, précisa le sauvage en s’inclinant devant M. de Maisonneuve, sache bien que ce sont des sauvages de Soiogoven qui ont fait ce vilain coup. Ne nous en accuse plus. Voici d’ailleurs ce collier que nous t’offrons