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minines, cela, j’en suis certaine. Mon pauvre André, qu’il a souffert jadis !

— Lise, dit soudain Perrine, tandis qu’une lueur fugitive de contrariété passait sur son front, cette fois, comme chaque fois qu’il s’agissait d’André de Senancourt, Lise, vous devriez prendre quelques minutes de repos. Dans un quart d’heure, tout au plus, nous saurons le résultat de l’enquête de ce matin, au Fort.

— Bien. Je vais aller me reposer pour vous faire plaisir, Perrine. Appelez-moi, dès que mon frère entrera.

Au Fort, vers neuf heures, M. de Maisonneuve, ayant à ses côtés le capitaine de ses gardes, Charles Le Moyne, l’interprète, et plusieurs soldats, donna l’ordre de faire comparaître les quelques Onneyouts faits prisonniers la veille.

Les Iroquois pénétrèrent dans la salle avec leur insolence coutumière. Aux questions de Charles Le Moyne, ils commencèrent par opposer un mutisme absolu. Mais lorsqu’ils virent entrer dans la pièce des Hurons et des Algonquins, leur morgue se changea en une attitude railleuse. Précisément, l’interprète les pressait, avec une insistance dure, un peu énervante, de déclarer au gouverneur pourquoi « ils en avaient usé de la sorte, malgré la paix faite avec les