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régnait depuis le matin, silence interrompu par les pleurs de petit Pierre, qui ne semblait pas très bien depuis la veille au soir.

Lise et Perrine, lorsque le bébé parut reposer entre les bras de la Normande, qui la dorlottait les larmes aux yeux, vinrent un moment s’asseoir près de la cheminée. Une grosse bûche s’y éteignait. Lise penchait la tête. Elle tressaillait à chaque rafale du vent glacial d’automne. Il s’engouffrait en gémissant, en hurlant ou en sifflant de façon lugubre par la vaste cheminée. Perrine vint entourer de ses bras sa belle-sœur. Elle releva tendrement une lourde mèche blonde de ses cheveux.

— Lise, secouez votre tristesse. Pour l’amour de Charlot, de votre frère, un peu pour moi aussi. Chaque jour, je m’attache plus fortement à vous. Votre peine m’atteint. Je sais que vous ne comprenez pas toujours le tempérament combatif et aventureux de Charlot. Il m’a bien fait souffrir, autrefois. Tout comme vous.