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plus jeune qu’elle d’un an. Mais tous deux ne répondirent pas à ses regards et continuèrent à garder un mutisme presque complet. M. Paulet. le père, ne s’aperçut nullement de ces échanges de regards. À son ordinaire, il s’absorba dans ses pensées, après s’être enquis de la santé de chacun. Il se leva de table, en voyant qu’on servait le dessert. « Il avait à préparer un message important d’affaires et immédiatement, expliqua-t-il, en quittant ses enfants. On ne devait pas le déranger d’ici à une heure, et pour qui que ce fût. Hélène avait donc à veiller sur cette recommandation, « dont s’acquittait avec perfection sa mère, lorsqu’elle était à la maison », avait ajouté M. Paulet, en frappant, au passage, avec affection, sur l’épaule de sa jolie fille aînée.

— Bien. Maintenant que papa a disparu, vous allez tous deux m’expliquer votre attitude, s’exclamait Hélène Paulet, en tranchant un appétissant gâteau avec adresse et complaisance.

— Toujours curieuse, cette Hélène ! remarqua son frère, avec ironie. Comme si la Benjamine et moi nous étions, d’ordinaire, très bavards, comme si tu ne faisais pas toujours les frais de la conversation, ma brave sœur aînée.

— Je suis insensible à tes railleries, Jules, tu le sais. Épargne-les, mon cher. À midi, vous étiez d’une humeur sombre, tous deux, mais j’ai