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Valois et enfin M. E. Prud’homme avec Mme Décary. Voilà, mon ami, votre curiosité est-elle satisfaite ?… Ah ! mon Dieu, ce chien… Mais on va l’écraser… Non, non, mon ami… restez près de moi… On fait assez de chahut sans nous.

En effet, un incident se produisait non loin des deux interlocuteurs et de Michel. Un chien errant s’était faufilé et venait de recevoir de la part d’un jeune homme peu patient un coup de pied qui l’avait fait crier assez fortement. Michel, qui aimait tous les animaux et ne pouvait tolérer qu’on les fît souffrir sans raison, se précipita. Il ramassa la pauvre petite bête, la retint dans ses bras sans peine, avec l’intention de la remettre en liberté dès qu’il serait sorti de la foule. Il se trouva soudain en face du jeune homme irritable qui avait frappé l’animal. Michel le regarda tout interdit. Il reconnaissait en lui Jules Paulet, le hautain prétendant de Josephte. Près de lui se tenaient deux jeunes filles, de physionomies fort différentes. L’une, petite et blonde, semblait la douceur même ; l’autre, grande, fort brune, regardait avec dédain tous les visages qui se tendaient vers eux.

— Monsieur, dit avec arrogance Jules Paulet à Michel, qui fut surpris tout d’abord du ton,