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au-devant de quelque danger ?

Si l’on eût pu lire dans l’esprit de Michel, on se serait convaincu que, en effet, le jeune homme voulait faire face à un certain péril… Et celui-ci, pour l’instant, c’était d’abord, et coûte que coûte, une nouvelle vision de Josephte que son cœur réclamait sans répit. Il n’avait vraiment fait que l’entrevoir, et de très loin, sur le perron de l’église de Saint-Denis. Il en était resté ébloui, se demandant si le soleil n’était pas coupable d’avoir versé autant d’or sur de beaux cheveux féminins, d’avoir mis de tels rayons de douceur dans les yeux bleus immenses d’une jeune fille. Puis, quelle allure de jeune reine avait Josephte, alors qu’elle déambulait sous ce ciel du printemps, pur de tout nuage… Oh ! il voulait en avoir le cœur net, il reverrait de près cette apparition gracieuse. Il jugerait si elle gardait vraiment les traits de la Josephte d’autrefois, de sa Josephte à lui…

Puis, et Michel sentit son cœur battre avec violence, il voulait savoir qui était ce jeune homme qui l’accompagnait et semblait chercher sans cesse son sourire… C’est étrange, mais d’un coup d’œil, Michel avait deviné que la belle Josephte Précourt comptait un prétendant fervent en ce mondain élégant qui buvait les moindres paroles qu’elle prononçait. Mais elle, Josephte, que pensait-elle de ce jeune homme ?… Comment accueillait-elle ses prévenances ?…