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dérangée, et dès qu’on l’entendrait remuer là-haut, son déjeuner devait lui être porté.

Mathilde s’occupa ensuite de ranger certains papiers dans un petit secrétaire d’acajou placé près d’une fenêtre, dans le salon. De temps à autre, elle regardait pensivement au dehors. Le temps était beau en ce matin du vingt-quatre avril. Le printemps réchauffait et reverdissait tout. Dans un jardin voisin, certains arbres à la sève précoce, se couvraient déjà, de petites feuilles, pressées de naître à la lumière… Quelques passants filaient allègrement, réjouis par cette atmosphère de soleil et de renouveau. Mathilde retint tout à coup une exclamation. Hélène Paulet s’arrêtait devant la maison, avec de grands gestes d’amitié et de surprise. Mathilde l’appela et courut elle-même lui ouvrir. Un doigt sur les lèvres, elle la fit entrer sans bruit dans le salon et la pria de l’attendre un instant. Elle se rendit à la cuisine, et demanda de nouveau à la bonne de monter de temps à autre à la chambre de Mlle  Josephte, et de venir l’avertir au salon dès qu’elle l’entendrait bouger. Puis, elle retourna vers sa visiteuse.

— Tu permets, Hélène, que je ferme les portes de la pièce. Josephte prolonge son sommeil, ce matin…