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à quelque temps. Il aida à Hélène à monter en voiture, en se gardant bien de lui manifester aucun dépit pour les paroles inconsidérées qu’elle avait prononcées tout à l’heure. Naturellement, Jules Paulet ne quitta pas Josephte d’une semelle et l’aida en tout. Puis, la voiture étant disparue, Michel se prit à marcher à grand pas dans la campagne, le cœur en tumulte… « Oh ! Josephte, Josephte, pensait-il, serait-ce possible. Il la perdrait donc bientôt. De quel air d’amoureux sûr de sa conquête Jules Paulet l’avait regardé, et qu’il avait souri de plaisir en face de l’intervention d’Hélène, qui venait singulièrement compliquer les choses. Avait-elle consciemment ou inconsciemment joué un rôle ? Après tout, se dit Michel, la jeune fille n’était pas responsable de la promenade qui l’avait entraîné, lui, Michel, dans le sillage de sa sœur ».

Il se redressa avec courage. N’était-il pas souhaitable, au fond, que de telles méprises se produisissent ? Et puisqu’elles survenaient, il fallait y faire face avec indifférence… et accepter les réactions de chacun, avec indifférence, stoïquement. Pauvre petite Blanchette tout de même ! C’était elle qu’il fallait plaindre, en tout cela.