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sa politique ferme, mesurée, patriotique quoique se ralliant à certaines concessions créatrices de paix et de bonne entente.

Un beau matin, Michel reparut donc à Montréal, à la grande joie de Madame Giroux, qui n’avait pu louer sa chambre depuis trois mois, et au plaisir par trop évident aussi de M. Berthelot en le voyant rentrer au bureau quelques jours avant la date fixée par Michel lui-même dans sa dernière lettre.

— Michel !… Mais vous avez avancé l’heure du retour… À la bonne heure ! s’était exclamé Amable Berthelot… Entrez dans mon bureau. Je n’attends personne, ce matin. Causons. Vous avez bonne mine, mon ami. L’air du Vermont vous va comme un gant.

— Je ne m’y suis pas livré à l’oisiveté, pourtant.

— Je vous crois. Vos lettres gardaient un ton d’homme occupé à remuer tout un pays, ma foi… Prenez votre pipe, Michel… Les confidences s’échangeront plus clairement avec ce divin nectar…

— Votre humeur est rayonnante, cher maître.

— Un monsieur qui va épouser dans quinze jours, la plus jolie, la plus spirituelle, la plus fraîche jeune fille de la ville ne saurait être lugubre.