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MICHEL n’avait pas fait cent pas à travers les champs par cette tempête, qu’il vit bien quel effort violent il lui faudrait accomplir. Le vent soufflait à une vitesse extraordinaire. La neige tombait avec abondance. Elle lui cinglait la figure et, par moment, l’aveuglait tout à fait. Il dut s’arrêter souvent. Il s’orientait alors, les yeux fixés sur la grange abandonnée qui lui sembla à une plus grande distance qu’il l’avait cru d’abord. L’inquiétude le gagnait. Quel spectacle l’attendait une fois mis en présence de Josephte. Un accident avait pu se produire avec ce cheval emballé qui s’était lancé à travers les champs. Ce Jules Paulet accaparait Josephte en maître, vraiment, et sans le moindre égard pour une jeune fille, élevée très délicatement, et qu’une pareille randonnée. même sans dénouement tragique, pourrait rendre sérieusement souffrante. Michel regretta d’avoir refusé d’accompagner Hélène dans cette excursion. De loin, il aurait veillé sur Josephte. Il aurait peut-être prévenu, ou du moins atténué les conséquences de ce lamentable contretemps. Puis, peut-être, Jules