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— Je te dis qu’un accident est sûrement arrivé. J’ai vu le cheval de Jules se cabrer et quitter la grand’route. Depuis ce temps, personne ne l’a revu.

— Tiens, c’est étrange.

— Inquiétant plutôt.

— Bah ! Tu t’alarmes toujours à tort.

— J’ai la certitude du contraire, cette fois.

— Que faire ? Vois, tous nos amis nous quittent. Nous n’avons plus qu’à rentrer à la maison.

— Je n’y rentrerai pas sans savoir ce qu’il est advenu de Josephte.

— Quelle folie ! Toi, toute seule, par cette nuit de tempête, tu pourrais apprendre quelque chose. Mais de qui, de qui ?

— Je suis résolue à tout, te dis-je.

— Bien, ma petite fille, tu as quelque projet en tête, je devrais te suivre.

— Je ne demanderais pas mieux. Viens.

— Merci. À tout prendre, j’aime mieux te voir échouer… Voyons, Blanchette, tu es intelligente pourtant. Ne comprends-tu pas que cet événement que nous n’avons ni préparé, ni amené et que je souhaitais prochain, ce soir, vient de se produire. Ce retour dans la nuit, ou au petit matin, de Josephte et de Jules, sans qu’aucun chaperon ne veille sur eux, pourrait fort bien décider du mariage prochain de ces amoureux.

— Oh ! Hélène, comment peux-tu parler aussi légèrement d’une chose aussi lamentable.