Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/201

Cette page a été validée par deux contributeurs.

eux tous, surtout si le pur-sang qu’il conduisait continuait cette course furibonde.

Mais Blanchette n’en demeura pas moins triste et soucieuse, se retournant sans cesse dans l’espoir d’apercevoir quelque part, non loin d’elle, le sleigh de son frère.

Arrivé, enfin à Montréal, elle quitta à la hâte ses amis, et se mit à la recherche de Josephte et de Jules. Ils ne se trouvaient nulle part. Apercevant Hélène qui prenait congé de Louis Letourneux, elle s’empressa auprès d’elle.

— Hélène, un instant, je te prie, dit-elle.

— Blanchette !… Qu’est-ce qu’il y a donc ? Au revoir, M. Letourneux. À tout à l’heure dans les salons du juge Bédard… Bien, je suis à toi, ma petite sœur. Mais quel air effrayé ! Tu as vu un fantôme ?

— Sois sérieuse, Hélène, je t’en prie.

— Quel rabat-joie ! Cette promenade nous a tous et toutes amusés, sauf toi, ma parole.

— Qu’importe ! Dis-moi, Hélène, as-tu aperçu Jules et Josephte lorsque tu es toi-même descendue de voiture ?

— Non. Pourquoi cette question ?

— J’ai peur qu’il ne soit arrivé un accident,

— Tu perds la tête. Jules conduit les chevaux comme pas un…