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— Oui, car Jules Paulet doit s’inquiéter. Venez.

Mais à cet instant où le regard de Michel, qui étincelait, se fixait durement sur la pauvre Josephte qui sentait les larmes la gagner, les jeunes gens médisants sortirent de la pièce, en riant et en chancelant un peu. Ils passèrent auprès de Michel et de Josephte sans les voir.

— Michel, je veux rentrer dans le petit salon, maintenant qu’il est vide… Et seule.

— Très bien, Josephte. Il ne me reste qu’à vous demander pardon de vous mettre dans cet état de gêne et de tristesse… J’ai dû obéir à Mme Précourt, tout à l’heure… Vous le comprenez ?

— Je ne le comprends que trop.

— C’est tout ce que vous trouvez à me dire, Josephte ? Pas un mot qui m’expliquerait votre attitude…

— Moi ? Moi, je vous expliquerais mon attitude, s’exclama Josephte, en se redressant, un peu indignée et la voix tremblante. Comme c’est injuste.

— Voyons, Josephte…

— Je n’en puis plus… Je n’en puis plus… Je veux rester seule.

— Adieu, Josephte, puisqu’il en est ainsi… Je ne vous imposerai plus ma présence, ici. Soyez-en sûre. Mais… quelle misère !… Vous,