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trouvait un peu compensée par les égards affectueux de madame Précourt. Et comme elle venait de dénouer délicatement la situation, dans la bibliothèque ! Oui, sa princesse de jadis avait compris qu’il fallait rompre la glace tout de suite entre Josephte et lui. Apparemment, pour les témoins de la scène un peu pénible qui avait eu lieu, ce retour à la maison de Mme Précourt allait tout remettre au point. On causerait, on s’expliquerait, des souvenirs seraient évoqués… Tout au fond de lui-même, par ailleurs, Michel se sentait satisfait des airs courroucés que Jules Paulet lui lançait… même en se rendant compte de la partialité de Josephte envers lui… Un peu de rancœur se glissa, dans l’âme de Michel, contre sa petite amie d’enfance qui venait de lui témoigner presque de l’aversion… Et c’est pour cela, oui uniquement pour cela, qu’il avait décidé de retourner chez les Paulet. Il tenait à prendre sa revanche. Hélène Paulet le lui en avait fourni le moyen, et de cela, il lui serait toujours reconnaissant.

On arriva. Michel sauta à terre et tendit la main à Mme Précourt. Il voulut en faire autant pour Josephte, mais madame Précourt s’y opposa. Elle prit Josephte tout contre elle et chargea Michel d’ouvrir pour elles deux la porte de la maison. Elle lui présenta la clé, avec un regard mi-suppliant, mi-souriant. « Une nouvelle délicatesse de ma princesse, pensa Michel. Elle devine que Josephte