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père. Elle notait qu’il arrivait de voyage et réclamait immédiatement un document que Michel connaissait très bien…

Michel reconnut aussitôt Josephte. La voyant chanceler, il se précipita, la soutint, puis saisissant la main de la jeune fille, il y appuya un moment le front, il se releva, effrayé. La pâleur de Josephte faisait peine à voir. Elle ne bougeait plus, la tête renversée au dossier, les yeux fermés. Le jeune homme aperçut sur un guéridon une carafe d’eau pure. Il y courut, versa de l’eau dans un verre, et revint se pencher sur Josephte. Non loin de lui, la porte s’ouvrit bientôt. Blanchette et Jules Paulet apparurent. Un court instant, tous deux demeurèrent sur le seuil, interdits. Puis, ils s’approchèrent en hâte. Les yeux de Jules lançaient des éclairs. Hautain, il interpella Michel :

— Que faites-vous ici, monsieur ? Que veut dire cette scène dont paraît souffrir Mlle Précourt ?

— Pardon, monsieur, vous dites ? répliqua non moins hautain, Michel qui se redressait et faisait face à Jules.

— Je t’en prie, Jules. Laisse M. Authier. Cours chercher un peu de vin. Pauvre amie, elle est à peine remise de sa maladie. Elle ne peut supporter aucun choc…