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pars demain. Je me sens mieux.

— C’est bien vrai, Josephte ?

— Veux-tu que je le prouve ? Je cours t’aider à faire tes malles.

— Non, petite. Demain, je ne dis pas. Ainsi, nous serons dix jours séparées ?

— Mettons cinq ou six jours.

Tu me rends très heureuse, Josephte, en me faisant cette concession de quelques jours. Allons, bonsoir… Ah ! tu oubliais de me remettre la lettre d’Hélène.

— La voici. Tu me la rendras demain, n’est-ce pas ? Bonsoir, cousine.


VI — UNE ENTREVUE


À SON arrivée à Montréal, Mathilde prit une voiture. Le trajet n’était pas long, du quai du bateau à sa demeure, mais elle était entourée de colis qui l’obligèrent à invoquer de l’aide. Elle soupira en passant près de l’ancienne maison où son père était mort, et qui s’élevait à deux pas de la rue Bonsecours. Elle se demanda si elle avait bien agi en échangeant la vieille maison familiale contre une autre plus moderne, située à deux pas de la côte Saint-Lambert, rue Notre-Dame. Mais en se souvenant qu’Olivier avait manifesté jadis le désir d’acheter cette propriété, en se répétant que Josephte la préférait à toute autre, son front se rasséréna. Tout à coup,